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  • Méditation du 18 mai 2020

    Jean 3,16

    Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.

     

     

    La Vie, un don de Dieu

     

    Il y a plusieurs bonnes raisons pour lesquelles la Bible se veut la parole de Dieu. Mais il faut se garder de vouloir entrer dans des démonstrations, parce que Dieu ne se laisse pas cerner. Ce qui ne me laisse pas indifférente, c’est une parole qui indique tout le monde comme objet de l’amour de Dieu: chaque être humain quel qu’il soit reçoit sur lui un regard particulièrement aimant.

    La parole de Dieu ne dit pas qu’Il a aimé un pays, une nation ou un continent particulier, mais le monde. L’amour de Dieu n’est pas destiné aux bons, et seulement à ceux qui l’aiment, mais au monde entier : aux Noir, Blanc, Rouge, Jaune etc., aux bons et aux mauvais, aux personnes seules qui n’ont personne pour les aimer, à celles qui craignent Dieu ainsi qu’à celles qui ne le craignent pas. L’objectif de cet amour est que la terre entière, au lieu d'être le lieu d’inégalité entre riches et pauvres, champ de bataille, terre de réfugiés et de miséreux, devienne, peu à peu, le reflet de l’amour de Dieu.

    La Science fait des prouesses énormes, mais elle n’a pas encore créé ex nihilo, ou encore à partir de rien. Dieu qui est à l’initiative de toute chose, est aussi à l’initiative de tout salut lorsque les choses vont mal. Il est  amour entre autres, et devrait être l’objet de nos quêtes lorsque la haine et le mal nous dominent et menacent de nous ruiner. L’humain se comporte comme si c’est exclusivement par sa force et part son intelligence qu’il arrive à faire fonctionner les choses, et à faire continuer la vie. Pourtant les respirateurs, les médicaments, les vaccins, les grandes technologies, etc., aussi pratiques, importants et utiles soient-ils, nous rappellent sans cessent notre incapacité à créer le souffle de vie destiné et distribué sans contrepartie financière et matérielle, à TOUT LE MONDE.

    L’amour, tout comme le souffle de vie nous est donné à tous, gratuitement. Et les humains, qui reçoivent tout gratuitement se comportent comme s’il faut toujours les persuader de faire ce qu’il a de plus naturel et normal : aimer et donner. Selon  Jn3,16, tout part de Dieu: c’est Dieu qui a envoyé son Fils, et il l’a envoyé pour que les êtres humains soient sauvés gratuitement. La seule chose qu’il attend, c’est que nous acceptions, que nous croyions en la réalité de ce don. Dieu n’a pas besoin que nous lui fassions allégeance, il ne voudrait pas que nous devenions des esclaves ou des objets pour recevoir son amour, car notre dignité a du prix à ses yeux ; il n’a même pas besoin de nos dons pour nous aimer. Il n’a pas l’intention de nous montrer qu’il est fort et puissant, il voudrait simplement nous aimer, et nous apprendre à aimer.

    Il y a des humains, des puissants, et des monarques qui aujourd’hui travaillent plutôt pour que tout ce qui est donné gratuitement, devienne payant. L’amour n’est pas payant! Il est donné comme soutien de la vie. S’il y a une leçon à tirer des catastrophes, des guerres, et des pandémies qui menacent la vie, c’est que tout ce qui au premier plan travaille à préserver la vie devrait être gratuit, et soutenu par l’amour. L’amour manifesté et donné gratuitement est le socle de toute recherche (scientifique, économique, politique, socio-culturel) fructueuse dont le but est d’entretenir la vie. La santé ne devrait pas s’acheter.

    PRIERE

    Seigneur, apprends-nous le sens de la vie, afin que nous vivions. Par Jésus-Christ, qui s’est donné pour la Vie. Amen.

    Pasteure Priscille Djomhoué

     

  • Méditation du 11 mai 2020

    Luc 18,2-8

    1Jésus leur dit une parabole sur la nécessité pour eux de prier constamment et de ne pas se décourager. 2 Il leur dit : « Il y avait dans une ville un juge qui n'avait ni crainte de Dieu ni respect des hommes. 3 Et il y avait dans cette ville une veuve qui venait lui dire : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” 4 Il s'y refusa longtemps. Et puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu ni ne respecte les hommes, 5 eh bien ! parce que cette veuve m'ennuie, je vais lui rendre justice, pour qu'elle ne vienne pas sans fin me casser la tête.” » 6 Le Seigneur ajouta : « Ecoutez bien ce que dit ce juge sans justice. 7 Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? Et il les fait attendre ! 8 Je vous le déclare : il leur fera justice bien vite. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

     

    Faible, et forte

     

    Jésus raconte une parabole pour montrer qu’il faut toujours prier, sans désespérer. C’est l’histoire d’un juge et d’une veuve : le juge a de l’argent, le pouvoir et des alliés pour couvrir ses arrières. Il refuse de dire la justice face à une veuve abusée parce qu’il ne craint personne, même pas Dieu. Sur le plan professionnel il bafoue toutes les règles déontologique et  éthique. Parce qu’il se croit puissant, il ne respecte pas lui-même les lois qui régissent son métier. Son cahier des charges, il s’en fiche, il fait autre chose ; il semble n’avoir de compte à rendre à personne.

    L’image de la veuve dans l’antiquité n’a pas tellement changé, même si on note une nette amélioration des conditions de vie pour beaucoup aujourd’hui: le droit n’est pas toujours dit, et la corruption n’est pas seulement subtile, elle prend aussi diverses facettes. La veuve du texte est seule, pauvre, abandonnée à elle-même, et ignorée sans pitié.

    Elle réclame ses droits et reçoit comme réponse le silence, mais elle n’abandonne pas, elle insiste, revient à la charge et refuse de se laisser faire, même si sa situation la fait descendre au plus bas de l’échelle sociale. Puis, en raison de la demande insistante de la femme, le juge décide de lui rendre justice.

    Ce qui fait la force de cette femme face à un juge amoral, c’est qu’elle refuse de se laisser abattre par une situation qui semble sans issue : elle espère, et elle continue à réclamer sans se fatiguer.

    Pour Jésus, un juge amoral fini par céder, or Dieu est amour par essence et ne peut abandonner ses créatures. La veuve, c’est l’image de tout humain qui se sent seul, et abandonné face à l’injustice, ou à la crise qui s’en suit. Avons-nous donc comme chrétien.nes de bonnes raisons de désespérer face aux situations qui nous semblent impossibles à dénouer? Rien n’est impossible à Dieu ; espérons et prions activement sans nous arrêter, et sans désespérer.

     

    PRIERE

    Seigneur, que ton regard s’abaisse sur les personnes et sur les peuples qui vivent une insupportable absence, sur les veufs et les veuves, sur les femmes abandonnées, et sur les maris délaissés; sur ceux qui sont pris en haine par des clans, parce qu'ils se battent pour plus d'amour, plus de justice, et plus de liberté. Qu’Ils trouvent force et courage en Toi, à travers ta Parole, et dans la solidarité des justes. Par Jésus-Christ, le prince de paix. Amen.

    Pasteure Priscille Djomhoué

     

  • Méditations du 2 mai 2020

    Proverbe 3,5-8

    5 Confie-toi au SEIGNEUR de tout ton cœur et ne t'appuie pas sur ton intelligence. 6 Dans toute ta conduite sache le reconnaître, et lui dirigera tes démarches. 7 Ne sois pas sage à tes propres yeux, crains plutôt le SEIGNEUR et détourne-toi du mal. 8 Ce sera un remède pour ton corps, un rafraîchissement pour tes membres. 

     

    Ma foi en Dieu, mon assurance

     

    Il me semble nécessaire pour clore cette série de méditations consacrées à la période du confinement, d’indiquer le livre des proverbes. C’est le livre de base de la sagesse qui, comme l’affirme les bonnes introductions, aborde de manière ouverte, les questions cruciales comme celle de la souffrance du juste ou de la condition humaine. Il est indiqué pour enseigner d’une part la personne jeune ou naïve qui manque encore d’expérience : Pour donner aux naïfs un esprit avisé, au jeune homme de la connaissance et de la réflexion (Pr1,4), et d’autre part l’adulte pétrit d’expérience et de sagesse :  Que le sage écoute, il augmentera sa sagesse. (Pr1, 5)

    Salomon, que le premier verset du livre reconnaît comme auteur est identifié dans la Bible comme ce roi sage dont le règne glorieusement décrit sur différents plans, fut présenté comme exemplaire.

    L’être humain pense d’une certaine manière avec raison, que la véritable sagesse repose sur la somme des expériences accumulées, et les proverbes peuvent s’entendre comme leur formulation. Voilà l’une des raisons pour lesquelles, dans toutes les sociétés, la manipulation des proverbes a toujours été la spécialité des personnes d’un certain âge (voilà ce qui explique dans certaines cultures, le respect dû aux vieux et aux vielles), au point où jusqu’à nos jours, dans l’Afrique qui garde encore forte la culture de l’oralité, lorsqu’un proverbe est prononcé, on cherche dans les parages la présence d’un vieux ou d’une vielle pour s’assurer de l’exactitude de son décryptage, parce que malheureusement ce mode de communication et d’enseignement est disparaissant: il est temps de le raviver. Pour Salomon, il n’y a pas de sagesse sans crainte de l’Eternel: la crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse (Pr1,7).

    Salomon s’est distingué par une sagesse remarquable, et sa vie tout comme son règne fut bénie sur tous les plans. Comment ne pas comprendre que Sagesse générée par la crainte de Dieu et bénédictions vont ensemble?

    Nous voulons être bénis, nous voulons pour nous et pour nos descendances, un monde dans lequel les humains sont marqués par leur capacité à être à la fois heureux et faiseurs de bonheur ; pourquoi ne pas écouter cette personne dont l’extrême richesse s’est harmonieusement articulée avec modestie et bonheur ?

    Dans l’extrait qui inspire cette méditation conclusive, Salomon formule de manière résumée pour ses lecteurs et pour nous, le secret de sa réussite. Il ne s’agit pas de considérer et d’appliquer son enseignement pour en tirer des fruits dans une vie future; les retombées de cet enseignement sont profitables dans cette vie terrestre, d’où sa nécessité en ce moment de crise: mettre de tout cœur sa confiance en Dieu assure une direction pratique de la vie. La foi n’est donc pas seulement au service d’une vie dans l’au-delà, elle permet sur la terre déjà, de garantir un cheminement qui comble la vie du croyant. Nous commettons des erreurs, et en subissons les conséquences à partir du moment où nous sommes déconnectés de l’origine de la sagesse. Placer sa confiance en Dieu plutôt que sur notre propre intelligence, c’est se défaire d’un esprit égoïste pour s’abandonner à l’Esprit de Dieu qui est ouverture et dépassement de soi. Être sage, c’est  se référer à Dieu, d’abord en cherchant à le connaître dans toutes ses voies, et en l’impliquant dès la conception de tout projet. Dans 1Samuel 2, 12, il est dit que les fils d’Eli étaient mauvais et injustes parce qu’ils ne connaissaient pas Dieu. Chercher également dans chaque action la volonté de Dieu  nous évite égarement et trébuchement.

    La crainte de l’Eternel est source de santé dans toutes les dimensions de la vie de l’humain: la santé physique par la promotion de bonnes aptitudes physiques, et la santé spirituelle et psychique en garantissant une organisation nerveuse qui soit saine dans le corps. Ces deux dimensions assurent l’harmonie du reste, en l’occurrence le matériel : honorer l’Éternel en reconnaissant, par sa libéralité, que tout bien d’ici-bas vient de Lui et doit retourner à Lui, relève de la sagesse, laquelle est récompensée par celui qui a multiplié les richesses terrestres de Salomon.

     

    PRIERE

     

    Il existe toute sorte d’assurances, même les plus chères entendues comme tout risque, ou vie; mais elles n’assurent pas contre la souffrance, contre le mal être et contre la mort. Seigneur, tu es l’Assurance parce que tu me conduis au cœur de mes souffrances, tu te tiens à mes côtés lorsque je vais mal, et tu chemines avec moi, même dans la vallée de l’ombre de la mort. Tu es l’Assurance qui vaut la peine: je reste auprès de Toi, pour ne pas passer à côté de la Vie. Par Jésus Christ, la Résurrection et la Vie. Amen.

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • Méditation du 1er mai 2020

    Gn 11,1-9

    La terre entière se servait de la même langue et des mêmes mots. 2 Or en se déplaçant vers l'orient, les hommes découvrirent une plaine dans le pays de Shinéar et y habitèrent. 3 Ils se dirent l'un à l'autre : « Allons ! Moulons des briques et cuisons-les au four. » Les briques leur servirent de pierre et le bitume leur servit de mortier. 4 « Allons ! dirent-ils, bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel. Faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre. » 5 Le SEIGNEUR descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils d'Adam. 6 « Eh, dit le SEIGNEUR, ils ne sont tous qu'un peuple et qu'une langue et c'est là leur première œuvre ! Maintenant, rien de ce qu'ils projetteront de faire ne leur sera inaccessible ! 7 Allons, descendons et brouillons ici leur langue, qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres ! » 8 De là, le SEIGNEUR les dispersa sur toute la surface de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. 9 Aussi lui donna-t-on le nom de Babel car c'est là que le SEIGNEUR brouilla la langue de toute la terre, et c'est de là que le SEIGNEUR dispersa les hommes sur toute la surface de la terre.

     

     

    Quand l’orgueil accompagne la réussite, l’humiliation s’en suit.

     

    Plusieurs sociétés en ce XXIe siècle s’entendent comme laïques. Ce mot est quelque peu complexe ; pour beaucoup, derrière le mot se hisse une volonté de minoriser, voire de faire disparaître tout ce qui est religieux, tout ce qui est religion, et particulièrement le nom qui légitime l’existence même des religions à savoir Dieu. Dieu, ce nom ne doit plus être prononcé dans certains espaces, dans certains milieux. D’ailleurs dans son CV, il vaut mieux ne pas mentionner comme activité associative, son appartenance religieuse même si la religion est classée comme association.

    Cette propension à écarter Dieu de sa création et à le remplacer n’est pas nouvelle, elle se manifeste dans l’histoire de l’humain chaque fois que la réussite ou le succès arrivent: l’orgueil et l’ostentation lui donne alors un sentiment de grandeur et de supériorité pas seulement par rapport aux autres humains, mais aussi, vis-à-vis du créateur. Plus l’humain découvre ses potentialités à innover et à trouver des solutions, plus le désir de comploter contre Dieu devient grand.

    L’orgueil des humains, se coalisant pour se faire un centre, et un nom sans Dieu est biblique. C’est ce que témoigne le récit de la tour de Babel, entendu aussi comme celui de la confusion: en effet ce qui se passe, c’est que le génie des habitants a été à l’honneur dans la découverte des procédés qui permettent d’utiliser des matériaux locaux pour fabriquer des pierres artificielles, dans une région qui n’a pas de Pierre. Cette découverte révolutionne la construction, et favorise le passage de l’habitat précaire au solide. Voilà un succès qui transforme complètement le paysage. Seulement, le succès monte à la tête, et les gens de Babel rêve d’un autre projet énorme, celui de la construction d’une tour dont l’objectif présente deux rêves clairement définis: atteindre le ciel, et prendre la place de Dieu. Le texte en effet précise que dans le projet de construction  des babyloniens, le sommet doit atteindre le ciel. Le ciel est le lieu où habite Dieu ; il s’agira donc de trouver Dieu là où il habite. Le deuxième objectif, est de se faire un nom ensuite. Se faire un nom après avoir atteint le ciel, a le sens de s’identifier sur ce lieu de l’habitation de Dieu, c’est marquer son espace. Deux objectifs: atteindre Dieu, et s’installer à sa place. Il faut se faire un nom pour ne plus quitter, pour ne plus aller ailleurs, pour ne pas être dispersés.  Dans le jargon politique contemporain, on parlera de complot, ou de préparation à un coup d’Etat. Allons ! dirent-ils, bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel. Faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre. (v4).

    Les prétentions à l’unité seront donc stoppées, marquant ainsi l’échec de toute tentative humaine à unir ses forces dans le but de tenir tête à Dieu, et surtout de travailler pour sa propre gloire. Le Seigneur brouille le langage des gens de Babel et les disperse : De là, le Seigneur les dispersa sur toute la surface de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville (v8).  Des orgueilleux, le Psaume 2,4 dit : Il rit, celui qui habite le ciel, le Seigneur se moque d’eux.

     

    PRIERE

    L’épître aux hébreux dit qu’Abraham par la foi, séjourna dans la terre qui lui avait été promise, comme dans une terre étrangère : Seigneur, accorde nous la grâce de suivre les traces du père de la foi. Nous sommes de passage sur cette terre, personne n’est immortel; que la crainte de toi nous rende humble, respectueux de Tes humains que tu as créés libres et de Ta création. Par Jésus Christ à qui revient toute  gloire. Amen.

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • Méditation du 30 avril 2020

    Ps 37, 1-9 ; 39-40

    1 Ne t'enflamme pas contre les méchants, ne fais pas de zèle contre les criminels, 2 car ils se faneront aussi vite que l'herbe, et comme la verdure, ils se flétriront. 3 Compte sur le SEIGNEUR et agis bien pour demeurer dans le pays et paître en sécurité. 4 Fais du SEIGNEUR tes délices, il te donnera ce que ton cœur demande. 5 Tourne tes pas vers le SEIGNEUR, compte sur lui : il agira, 6 il fera paraître ta justice comme l'aurore et ton droit comme le plein midi. 7 Reste calme près du SEIGNEUR, espère en lui ; ne t'enflamme pas contre celui qui réussit, contre l'homme qui agit avec ruse. 8 Laisse la colère, abandonne la fureur, ne t'enflamme pas ; cela finira mal, 9 car les méchants seront arrachés, mais ceux qui attendent le SEIGNEUR posséderont le pays (…) 39 Le salut des justes vient du SEIGNEUR : il est leur forteresse au temps du danger. 40 Le SEIGNEUR les aide et les libère ; il les libère des impies et il les sauve, car ils l'ont pris pour refuge.

     

    Face au mal

     

    Il y a des situations qui frustrent et qui déstabilisent, comme par exemple le fait pour un innocent de payer par sa vie ou par une perte,  de subir des conséquences des actes qu’il n’a pas posés, ou encore le fait pour un brave de subir des violences pour le bien qu’il a fait. Ces jours-ci, les médias nous mettent plein la vue, cette situation toute à fait paradoxale qui n’est pourtant pas nouvelle, mais dont on ne parlait pas assez jusqu’alors : la bataille de ces personnes que le langage biblique indiquera en utilisant l’expression serviteur souffrant. Nombreux sont attaqués, dans leur chair et dans leur âme, certains même tués pour avoir fait du bien, pour avoir servi, pour avoir été juste, pour avoir proposé des solutions. Le Covid 19 est un ennemi commun à l’humanité, mais certains semblent interdire aux justes d’aider, de donner, de faire venir le nécessaire pour les oubliés, de proposer des solutions au moment où tous, nous sommes convaincus de la nécessité de "joindre les mains"; les menaces et les intimidations se succèdent pendant que des innocents tombent. Et la méchanceté « prospère », semble prospérer.

    Si nous sommes de cette catégorie de personnes qui souffre de leur volonté de faire du bien, le psaume 37 est une bonne indication. Il expose, et explose  le succès apparent des méchants, et place en bonne position la condition du juste souffrant, qui va retrouver sa paix dans un ensemble de recommandations. Le psaume 37 est cette sagesse de Dieu qui rassure, c’est en même temps un plan d’action pour expérimenter la paix qui dépasse toute compréhension, et surpasse les situations difficilement surmontables.

    Comment être en paix et ne pas succomber dans ces moments d’angoisse qui nous tombent sur la tête?

    Que la souffrance soit causée par ceux qui rejettent Dieu et qui essaient de se substituer à lui en faisant valoir l’anarchie et l’immoralité comme mode de fonctionnement,  qu’elle soit le résultat du péché et de la cupidité de l’Homme, le chrétien n’a rien à craindre.

    La parole de Dieu recommande de ne pas se mettre en colère devant une situation qui est maintenant mise à nue : ceux qui s’acharnent contre ce qui est juste ont fait leur choix, et ils l’assumeront. Le juste, loin de se fâcher, doit plutôt s’en remettre au Seigneur, lui faire confiance et continuer à faire le bien. La foi et la confiance sont un mode de vie qui implique toujours l’action. La foi se matérialise dans l’obéissance à Dieu, et particulièrement dans l’accomplissement de ce que Dieu ordonne. Voilà pourquoi la confiance en Dieu et le bien ne peuvent être séparés.

    Il sera donc nécessaire, au lieu de s’occuper du méchant, de développer sa relation avec Dieu. Voilà une recommandation qui est assortie d’une promesse : Fais du Seigneur tes délices, il te donnera ce que ton cœur demande (v4). S’engager vers le Seigneur signifie chercher sa présence, aller vers Lui dans la prière, déposer nos problèmes à ses pieds et les y laisser dans la confiance, et attendre patiemment, tout en restant actif, en continuant à faire du bien.

    Le psalmiste recommande au juste, d’arrêter de s’inquiéter du méchant, pour profiter de Dieu dans les tempêtes de la vie. C’est au croyant de ne pas laisser son cœur se troubler, en se confiant à Dieu qui lui rend justice : Le salut des justes vient du Seigneur, il est leur forteresse au temps de la détresse (v39).

     

    PRIERE

    Seigneur, la souffrance que l’on m’apporte est une force que ta puissance utilise. Voici, je dépose toutes mes douleurs à tes pieds: je détourne mon regard du méchant, pour me centrer sur Toi. Par Jésus-Christ, qui a remporté la victoire sur la méchanceté. Amen.

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • Méditation du 29 avril 2020

    2 Co 8,12-15

    12 Quand l'intention est vraiment bonne, on est bien reçu avec ce que l'on a, peu importe ce que l'on n'a pas ! 13 Il ne s'agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, mais d'établir l'égalité. 14 En cette occasion, ce que vous avez en trop compensera ce qu'ils ont en moins, pour qu'un jour ce qu'ils auront en trop compense ce que vous aurez en moins: cela fera l'égalité 15 comme il est écrit : Qui avait beaucoup recueilli n'a rien eu de trop, qui avait peu recueilli n'a manqué de rien.

     

    Vivre, recevoir et donner

    Dans les années 47- 49 Ap JC un grand conflit anime l’église primitive, laquelle regroupe à Jérusalem et hors de Jérusalem, deux grands groupes: les chrétiens qui viennent du monde juif, et ceux qui viennent du monde des gentils, encore appelé païens. C’est d’une identification basée sur l’appartenance et le statut, comme on en distingue aujourd’hui : noir/blanc ; riche/pauvre ; Nord/Sud etc. Le conflit dont on a des traces dans Ac 15 et Ga 2 et qui anime ces deux pôles du christianisme s’articule autour de la question du salut, ou de l’appartenance au Christ que certains veulent lier à une identité: faut-il devenir juif pour être chrétien? Pour certains, si on n’est pas né juif, il faut le devenir en subissant les rites comme la circoncision et respecter les règles alimentaires (cacherout). Bref adopter la Loi et les coutumes juives pour s’intégrer au cercle d’Israël.

    A cette époque-là, les chrétiens/prophètes de Syrie à Antioche (cette partie qui regorge en majorité des chrétiens issus du monde des gentils), annoncent une grande famine qui s’étendra dans tout l’empire romain. La partie de l’empire la plus touchée était Jérusalem, où on retrouvait en majorité des chrétiens juifs. Les chrétiens de Syrie, qui étaient avertis organisèrent des cotisations que Paul et d’autres chrétiens portèrent à Jérusalem. C’était des dons, et non des prêts; ce n’était pas de l’aide aux indigents, mais c’était une obéissance à la parole de Dieu, une soumission à Dieu lui-même et surtout un rétablissement de l’égalité.

    Ce geste spontané de solidarité qui déborde les frontières, est ainsi organisé dans une Eglise où le conflit sur les conditions au salut s’est soldé par un accord selon lequel le païen n’a pas besoin de devenir juif pour être sauvé: Dieu rencontre chacun dans ce qu’il est fondamentalement. Pour l’apôtre des Gentils et les autres, le débat sur l’appartenance est un non-sens lorsque la vie est menacée. La volonté de Dieu en tout temps, comme en situation de crise, c’est de s’occuper urgemment de ceux qui sont mal en point, c’est de rétablir la dignité humaine.

    Pendant des moments de difficulté et de souffrance, la solidarité est une urgence qui vise l’égalité : il ne s’agit pas de pitié, il ne s’agit pas de manifester sa puissance par rapport au faible qui fait pitié, mais d’établir l’égalité, la légitimité et la dignité de son autre soi-même.

    Donner, c’est rétablir l’égalité devant Dieu, et les collectes ou les dons ne dépouillent pas les donateurs, parce qu’ils engagent les grâces reçues de Dieu: Dans le cas présent, votre superflu pourvoit à leur dénuement, pour que leur superflu pourvoie aussi à votre dénuement (2Co 8, 14). Tout est grâce et don de Dieu: la richesse dignement gagnée est une grâce de Dieu, et elle doit servir à rétablir l’égalité. Dans l’exode, il est dit au sujet de la manne que celui qui avait beaucoup recueilli n’en avait pas trop, et celui qui avait peu recueilli en avait assez : chacun avait recueilli ce qu’il pouvait manger (Ex 16, 18).

    Le superflu des uns et des autres n’est donc pas fondamentalement le fruit des mérites, mais de la générosité de Dieu. Comme la manne, le superflu qui n’est pas réparti dans ce sens s’auto détruit: lequel des humains emporte avec lui l’argent et les bien accumulés au cours de sa vie? Il y en a qui partent soudainement, sans avoir même eu le temps de penser à leur devenir après.

    J’apprends en ce contexte de Covid 19 que dans plusieurs pays, on est enterré au lendemain de son décès, dans la ville de son décès même si auparavant on s’est construit une tombe monumentale ailleurs. Il y a aussi ce constat cinglant que l’on fait en tout temps, personne n’emporte ses richesses: à quoi sert donc l’accumulation des biens si elle n’est pas au service du rétablissement de l’égalité?

     

    PRIERE

    Seigneur libère-moi, donne-moi la liberté de recevoir lorsque je suis en manque, et la liberté de donner lorsque j’ai un peu plus, car tout t’appartient. Par Jésus-Christ, qui a donné jusqu’à sa vie. Amen.

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • Méditation du 28 avril 2020

    Psaume 46,2-8a

    Dieu est pour nous un refuge et un fort, un secours toujours offert dans la détresse. 3 Aussi nous ne craignons rien quand la terre bouge, et quand les montagnes basculent au cœur des mers. 4 Leurs eaux grondent en écumant, elles se soulèvent et les montagnes tremblent. 5 Mais il est un fleuve dont les bras réjouissent la ville de Dieu, la plus sainte des demeures du Très-Haut. 6 Dieu est au milieu d'elle ; elle n'est pas ébranlée. Dieu la secourt dès le point du jour : 7 Des nations ont grondé, des royaumes se sont ébranlés ; il a donné de la voix et la terre a fondu. 8 Le SEIGNEUR, le tout-puissant, est avec nous.

     

     

    La foi, pour vaincre la peur

     

    Le dé-confinement est annoncé, et l’inquiétude a envahi les parents, certainement aussi le personnel enseignant ; ce qui est tout à fait normal. C’est pourtant une réalité qu’il va falloir affronter à un moment où à un autre.

    L’inquiétude s’explique, parce qu’après avoir passé à peu près deux mois avec des enfants à l’intérieur, ils doivent devoir maintenant, se lancer tout en apprenant, dans une nouvelle vie à l’école, sur le chemin de l’école, dans les bus etc. A la maison, où ils ont passé tout ce temps, il n’y avait pas de règles de distanciation, il n’y avait pas de masque surtout avec la chaleur qui s’annonce. Mais une fois lâchés dans la cours de l’école, dans les salles de classe, dans le bus pour beaucoup, alors que la pandémie suit encore son bonhomme de chemin, on ne sait pas si les tout petits s’adapteront au premier coup; on redoute alors en ce moment crucial, les conséquences des erreurs de l’apprentissage.

    On redoute aussi une autre situation, l’inquiétude du personnel enseignant qui pourrait s’expliquer de plusieurs manières; comment gérer le moral et les humeurs des enfants qui ne pourront plus jouer comme par le passé pour se défouler lorsque la pression monte, et comment pouvoir passer efficacement leur enseignement aussi, lorsque les pensées sur la pandémie sont présentes?

    Devant cette crainte qui risque immobiliser plusieurs et empêcher de prendre en considération des attitudes salutaires, le psaume 46 apporte réconfort et assurance: Aussi nous ne craignons rien quand la terre bouge, et quand les montagnes basculent au cœur des mers … le Seigneur, le tout puissant est avec nous (V3.8a). Ce psaume célèbre la victoire de Dieu sur toutes les forces qui mettent la vie en danger : les forces naturelles, et les forces humaines se sont inclinées devant Israël, précisément devant Jérusalem. Au moment où la terre est chamboulée, les montagnes secouées, lorsque grondent les flots de la mer (v3-4), Jérusalem est préservée. La ville est érigée sur la montagne de Sion, mais ne bouge pas; elle est dite pleinement confiante, tranquille, parce que Dieu habite en elle (v. 5-6).

    La présence divine au temple de Jérusalem protège toute la ville et garantit sa solidité, et sa stabilité. La sécurité de cette ville fait d’elle un refuge, d’où la confiance absolue du peuple dans les situations les plus dramatiques.

    La présence de Dieu, la prise de conscience qu’Il est à côté évacue la peur, redonne la confiance et motive, pendant les moments traumatisants. Face à l’inquiétude de sortir à nouveau, et de se lancer dans un extérieur devenu hostile par la présence du virus, mettons notre confiance en Dieu qui nous arme pour ressortir avec assurance, et qui nous protège.

     

    PRIERE : Prions avec les sœurs protestantes de Pomeyrol.

    Seigneur,

    Je ne crains rien aujourd’hui.
    Aucun danger, car tu es mon bouclier.
    Aucune perte, car tout t’appartient.
    Aucune souffrance, car tu m’aides à la surmonter.
    Aucune déception, car tu veux me donner mieux.
    Aucun ennemi, car il est aussi aimé de toi.
    Aucune difficulté, car tu m’aides à faire face.

    Amen.

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • Méditation du 27 avril 2020

    Mt 11,25-26;28-30

    En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. 26 Oui, Père, c'est ainsi que tu en as disposé dans ta bienveillance. (…) 28 « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. 29 Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. 30 Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger.»

     

    Se laisser guider par l’Esprit

     

    "Nous vivons actuellement une période particulière ». Depuis le début du mois de mars, cette phrase est prononcée chaque jour sur les antennes des télévisions belges; de manière litanique elle revient, pour indiquer le basculement de l’ordre des choses. Quelque chose de très fort, de surprenant et d’étonnant est advenu, qui a déstabilisé la vie des peuples. Pratiquement deux mois après l’apparition des cas de Covid 19 et du décret qui confine les humains, les conversations téléphoniques aussi débutent par la même remarque, le même étonnement. On y revient toujours, pour la simple raison qu’on n’a toujours pas compris.

    Il faut peut-être commencer par évoquer le passé. Il fut un moment où le discours des autorités était suffisant pour apaiser les peuples. C’était des discours d’autorité qui, parce que prononcés par des autorités, faisaient foi. Mais depuis le début du confinement et même avant, quelle confusion! Quelle confusion des voix autorisées sur un seul sujet à travers le monde? Les politiciens, le personnel soignant, les économistes,  les citoyens etc. Chacun a son mot à dire, et les paroles s’entrecroisent, se contredisant les unes les autres, plongeant ainsi les citoyens dans une confusion sans pareille.

    Comment donc s’en sortir lorsque tout est si confus? La science aujourd’hui, a pourtant atteint une vitesse de croisière, l’intelligence humaine s’est doté d’outils qui accélèrent et la réflexion, et la publication des résultats, et les fabrications. Mais face au covid, s’il y a un discours qui réunit l’assentiment de tous, c’est celui de l’incertitude, un discours qui montre clairement que même si on planifie une sortie progressive du confinement, c’est en étant conscient qu’on ne maîtrise pas encore la situation, qu’on n’y voit pas clair, qu’on reste encore confus.

    C’est dans ce contexte de confusion et d’incertitude que retentit une fois de plus cette parole de Jésus : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits (…) Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos.

    Face à nos éruditions, il y a cette humiliation du covid 19, et bien d’autres d’ailleurs; le temps n’est–il pas venu de redevenir comme des enfants ? Faut-il réduire un tant soit peu la vitesse avec laquelle nous sommes engagés dans tout,  pour prêter une oreille attentive au créateur, à l’exemple du petit enfant qui écoute tous les jours, sagement et attentivement l’histoire que lui raconte sa maman ou son papa avant qu’il ne s’en dorme? Ne vaudrait-il pas la peine d’écouter Dieu?  Tu as caché tes secrets aux sages et aux habiles et tu les as révélés aux enfants.  

    Les enfants, scandalisés par les adultes aujourd’hui ne se fatiguent pas à leur dire qu’ils sont allés très loin avec leur intelligence qui fait beaucoup de prouesse, mais qui aussi, détruit tout au passage. Et le dérèglement de l’environnement, ainsi que l’apparition de nouvelles maladies  en sont des signes.

    A un adulte qui est sage et savant du nom de Nicodème, Jésus a dit: il faut naître de nouveau. Oui, il est possible de naître de nouveau, de redevenir enfant pour avoir accès à la vérité, à la connaissance des choses salutaires qui ne sont révélées qu’aux enfants, si et seulement si on se laisse guider par l’Esprit de Dieu. Il est possible de renaître et avoir un cœur d’enfant si la Science, la médecine, la politique, l’économie etc. se laissent inspirer par l’Esprit de Dieu, qui est Esprit d’amour et de vie.

    Nous nous levons chaque jour, et nous expérimentons chaque journée avec lourdeur, le cœur inquiet face à un avenir confus ; tournons-nous vers celui qui attend nos inquiétudes et nos fardeaux pour les porter, et laissons son Esprit illuminer nos chemins obscurs et incertains.

     

    PRIERE

    Père, aujourd’hui nous voyons de manière confuse : aide-nous à devenir comme des enfants, pour entrer dans ta Vérité. Apprends-nous à comprendre que la vie véritable, est celle qui tend à nous spiritualiser. Par Jésus-Christ notre Seigneur et Sauveur. Amen.

    Pasteure Priscille Djomhoué