Il vous faut naître de nouveau !

Jésus, du début à la fin de son ministère terrestre s’est évertué à montrer, à illustrer une chose qu’il faudrait sans cesse reformuler: nous sommes en chemin. Sur tous les plans de notre vie, nous sommes en chemin : en chemin vers la connaissance, en chemin vers le Royaume, en Chemin vers la perfection, en Chemin vers la construction et la transformation toujours à parfaire de notre personne, en chemin vers l’amélioration de nos institutions.

Nous ne sommes pas arrivés, il ne faut par conséquent pas s’installer.

Il y a un risque à s’installer dans l’idée que l’on a une fois pour toute la Vérité, alors que Jésus a passé tout le temps de son ministère à inviter son peuple et les chefs du peuple à « revoir leur copie », surtout lorsque l’enjeu porte sur la vie, et particulièrement sur l’exclusion : Jésus peut violer la loi du sabbat .lorsqu’une vie est menacée et un humain discriminé ou écarté ( Marc3,1-6 ; Acte3,1-6 ).

L’évangéliste Luc raconte alors dans le récit de Pierre le juif, et de Corneille le païen, l’histoire d’une impensable rencontre, l’histoire d’une incroyable communion entre le « pur » et « l’impur », l’histoire d’une brisure de barrière entre l’inacceptable et l’acceptable, mieux encore l’histoire d’une rencontre entre l’interdit et le permis (Actes 10-11,18).

Jésus lui-même donne une leçon d’ouverture à un maître de la loi, cet homme qui connaît beaucoup, et qui fait partie de l’élite du pays. Luc l’indique comme étant « un chef des juifs », un dirigeant. Nicodème, c’est bien son nom ; il a entendu parler de Jésus, et il vient de nuit, pour lui parler (Jean 3,1-21). La rencontre se transforme en une discussion tout à fait particulière au cours de laquelle Jésus, dans un langage d’étonnement et d’ironie, montre qu’on peut être dirigeant et en même temps ignorer certaines choses, même les plus importantes : «Tu es l'enseignant d'Israël et tu ne sais pas cela! » (v10).

Jésus, d’entrée de jeu invite Nicodème à quitter sa zone de confort, il l’invite à bouger, à s’ouvrir à d’autres réalités, à se remettre en question, à évoluer dans sa connaissance, dans sa foi et dans son comportement : « Ne t'étonne pas si je t'ai dit : “Il vous faut naître d'en haut” » (v7).

Ce mois d’octobre est capital pour nous, protestants, parce que c’est l’occasion annuelle de célébrer notre raison d’être : « La Réformation », cette invitation toujours renouvelée à se remettre en question, ou à questionner ses acquis.

La course vers le Royaume, c’est cela : cette capacité à se remettre constamment en question. Et l’Esprit Saint qui régénère est présent pour nous accompagner sur ce chemin au bout duquel nous attend le Christ.

Bonne fête de la Réformation !!!

Pasteure, Priscille Djomhoué

 
×