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  • Noël, opportunité de paix sur la terre !

    Noël, opportunité de paix sur la terre !

    Avons-nous seulement de bonnes raisons de célébrer noël cette année, au moment précis où nous sommes crispés, frileux, et peureux de mettre la chaudière ou le radiateur en marche, inquiets de ne pas pouvoir festoyer comme autrefois, et ce pour plusieurs raisons qui sont aussi bien d’ordre économique que sécuritaire? Dans un monde en proie aux guerres et à la violence, comment l’enfant Jésus peut-il être le Dieu tout puissant et l’incarnation de la paix?

    L’enfant Jésus dont nous préparons la célébration de la naissance, c’est la main tendue de Dieu à l’humanité pour la sauver. Jésus a pris sur Lui la misère du monde, pour nous donner la joie ; par sa venue, Dieu adresse à chaque humain, une invitation à entrer dans une joie qui ne s’acquiert pas comme nous la concevons mais qui est parfaite ; au-delà du chaos apparent qu’expérimente l’humanité, il y a une espérance à saisir (Jean 14,27) : la situation peut changer, si les humains le veulent.

    Jésus est né, non pas dans un hôpital, ni encore moins dans une maison, mais dans une étable (on fait avec ce qu’on a sous la main, même si ce n’est pas ce qu’on désire : résilience), et pas de la main d’une sage-femme (face à nos limites, se dresse la présence de Dieu). Joseph et Marie avaient-ils seulement une layette conséquente alors qu’ils se déplaçaient pour un recensement (Luc2, 1-20)? Le froid doit avoir été une épreuve pour le nouveau-né, et pour les parents. Il y avait certainement la tendresse d’une maman et d’un papa, il y avait aussi probablement de la paille, et la chaleur des animaux (la nature pourvoie ; il faut la chérir et  la préserver, elle qui  est source d’inspiration et de protection immense).

    L’enfant Jésus reçoit la visite de deux catégories d’hommes, lesquels  représentent  deux statuts extrêmes de la société : les bergers et les mages, autrement dit les  illettrés et les intellectuels de l’époque. Ils sont pourtant dans leurs statuts respectifs, et face à l’enfant Jésus, le symbole de l’humilité, de la simplicité et de l’obéissance au service d’une fraternité qui déborde leurs contextes, leurs cultures et leurs nations. Ils sont en effet la promesse pour les humains, d’une nouvelle manière de développer les rapports les uns avec les autres.

    Ces bergers et mages expérimentent leurs vies quotidiennes faites de joie et de défis, lorsqu’ils entendent un message qu’ils considèrent comme prioritaire: l’enfant qui est né, est une promesse de vie. C’est l’Immanuel, Dieu avec nous. La lumière a jaillit des ténèbres (Jean1, 5), Jésus est le Prince de paix (Esaïe 9,5), celui qui vient établir toute justice (Romains 3,22): la justice et la paix, n’est-ce pas ce à quoi nous aspirons le plus en ce moment?

    Les Bergers et les Mages se sont tout de suite mobilisés vers le Prince de paix. Qu’est ce qui nous mobilise en priorité dans notre quête de sens, et qui nous emmène à prendre une pause face à nos préoccupations individualistes, qu’est ce qui nous pousse à mettre nos aspirations quotidiennes personnelles entre parenthèse au profit d’une quête collective et altruiste dont les conséquences sont finalement bénéfiques aussi pour soi? Quelles dispositions de recueillement prenons-nous dès à présent, pour nous enrichir et progresser (Matthieu 5, 3-16) pendant cette période qui va de l’Avent à la célébration, et qui auront un impact sur notre vie ainsi que sur celle de notre prochain? Quel est aujourd’hui pour le chrétien et la chrétienne, le sens de noël que nous ne devons plus nous priver de célébrer, avec le regard tourné vers ce qui nous rapproche (et non ce qui nous éloigne) de l’enfant qui ouvre le chemin de la Paix?

    Jésus le Prince de paix appelle l’humanité en proie à la violence, et menacée de destruction, à se lever contre la haine et non contre les humains, et à construire des ponts et des liens de rencontre qui débordent les contextes.

    Jésus nous montre une vie remplie d'amour, de joie et de paix, et sa présence en nous produit des fruits (Galates 5,22-23). Lorsque nous sommes en paix avec Dieu et avec nous-mêmes, nos relations avec les autres en sont forcément affectées.

    Noël, c’est le manifeste de l’amour de Dieu pour l’humanité

    Noël, s’ouvrir à l’amour pour recevoir la joie et la partager

    Noël, la lumière qui brille dans les ténèbres.

    Paix sur la terre, et joie pour les personnes qui s’ouvrent à la Lumière !

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • BON DIMANCHE DE LA REFORMATION !!!

    Le dimanche de la Réformation, les Protestants se souviennent des principes qui fondent la Réforme, non pas par anticatholilisme ou par crispation identitaire, mais pour ne jamais oublier la parole de FOI et de LIBERTE qui fonde le protestantisme. En bref, on peut retenir ceci:

    1- "A Dieu seul la gloire"

    Rien n'est sacré, divin ou absolu en dehors de Dieu affirment les protestants.

    2- "La grâce seule"

    Les protestants affirment que la valeur d'une personne ne dépend ni de ses qualités, ni de son mérite, ni de son statut social, mais de l'amour gratuit de Dieu qui confère à chaque être humain un prix inestimable.

    3- "L'essentiel, c'est la foi"

    La foi naît de la rencontre personnelle avec Dieu.

    Mais la foi est offerte par Dieu, sans condition.

    Tout être humain est appelé à la recevoir dans la liberté.

    4- "La Bible seule"

    Les chrétiens protestants ne reconnaissent que la seule autorité de la Bible. Elle seule peut nourrir leur foi ; elle est la référence dernière en matière théologique, éthique, institutionnelle.

    5- "Se réformer sans cesse"

    Les institutions ecclésiastiques sont des réalités humaines. "Elles peuvent se tromper" disait Luther. Les Eglises doivent sans cesse porter un regard critique et interrogateur sur leur propre fonctionnement.

  • Il vous faut naître de nouveau !

    Jésus, du début à la fin de son ministère terrestre s’est évertué à montrer, à illustrer une chose qu’il faudrait sans cesse reformuler: nous sommes en chemin. Sur tous les plans de notre vie, nous sommes en chemin : en chemin vers la connaissance, en chemin vers le Royaume, en Chemin vers la perfection, en Chemin vers la construction et la transformation toujours à parfaire de notre personne, en chemin vers l’amélioration de nos institutions.

    Nous ne sommes pas arrivés, il ne faut par conséquent pas s’installer.

    Il y a un risque à s’installer dans l’idée que l’on a une fois pour toute la Vérité, alors que Jésus a passé tout le temps de son ministère à inviter son peuple et les chefs du peuple à « revoir leur copie », surtout lorsque l’enjeu porte sur la vie, et particulièrement sur l’exclusion : Jésus peut violer la loi du sabbat .lorsqu’une vie est menacée et un humain discriminé ou écarté ( Marc3,1-6 ; Acte3,1-6 ).

    L’évangéliste Luc raconte alors dans le récit de Pierre le juif, et de Corneille le païen, l’histoire d’une impensable rencontre, l’histoire d’une incroyable communion entre le « pur » et « l’impur », l’histoire d’une brisure de barrière entre l’inacceptable et l’acceptable, mieux encore l’histoire d’une rencontre entre l’interdit et le permis (Actes 10-11,18).

    Jésus lui-même donne une leçon d’ouverture à un maître de la loi, cet homme qui connaît beaucoup, et qui fait partie de l’élite du pays. Luc l’indique comme étant « un chef des juifs », un dirigeant. Nicodème, c’est bien son nom ; il a entendu parler de Jésus, et il vient de nuit, pour lui parler (Jean 3,1-21). La rencontre se transforme en une discussion tout à fait particulière au cours de laquelle Jésus, dans un langage d’étonnement et d’ironie, montre qu’on peut être dirigeant et en même temps ignorer certaines choses, même les plus importantes : «Tu es l'enseignant d'Israël et tu ne sais pas cela! » (v10).

    Jésus, d’entrée de jeu invite Nicodème à quitter sa zone de confort, il l’invite à bouger, à s’ouvrir à d’autres réalités, à se remettre en question, à évoluer dans sa connaissance, dans sa foi et dans son comportement : « Ne t'étonne pas si je t'ai dit : “Il vous faut naître d'en haut” » (v7).

    Ce mois d’octobre est capital pour nous, protestants, parce que c’est l’occasion annuelle de célébrer notre raison d’être : « La Réformation », cette invitation toujours renouvelée à se remettre en question, ou à questionner ses acquis.

    La course vers le Royaume, c’est cela : cette capacité à se remettre constamment en question. Et l’Esprit Saint qui régénère est présent pour nous accompagner sur ce chemin au bout duquel nous attend le Christ.

    Bonne fête de la Réformation !!!

    Pasteure, Priscille Djomhoué

  • C'est l'été !

    juillet-août 2022

    C’est l’été !

    Le ciel est beau, le soleil est au rendez-vous, et les réservations sont faites pour partir, pour certains. Partir, parce qu’on veut changer, parce qu’on on veut se ressourcer, parce qu’on aspire au bien -être ou au bonheur. L’année a peut-être été très chargée de travail, chargée en émotion joyeuse ou triste, chargée en difficulté : on aspire alors à un relâchement, et à une relaxation ; on recherche l’harmonie, et la beauté. Au bout du fil, on veut être heureux.

    Mais l’être humain à tendance à se comporter comme s’il allait cueillir ou trouver ce bien-être quelque part, dans un lieu de rêve. Il a l’impression qu’en quittant ce qui ne fonctionne pas, en quittant le lieu où il est mal à l’aise, il doit retrouver un autre où il se sent bien. C’est à peu près ce qui se passe lorsqu’on quitte une communauté chrétienne pour une autre, avec l’objectif d’y trouver plus de joie, plus de bonheur. Est-ce que la joie et le bonheur sont extérieurs à nous ?

    La joie et le bonheur, nous l’avons et c’est à nous de décider de les partager pour en profiter. C’est la condition. Oui, il faut partager ces choses pour en jouir, car quel que soit le lieu où on décide de passer ses vacances, on reviendrait aigri et déçu si on n’envisage pas cette quête comme étant une dynamique dans laquelle il faut au préalable contribuer, il faut d’abord donner. Le bonheur ce n’est pas un fruit à cueillir, mais il se trouve dans le partage; ce n’est jamais quelque chose à prendre pour soi. Compris de cette manière l’hiver, le printemps et l’été, seront des moments de joie, quel que soit le lieu où on se trouve. Qu’on parte ou qu’on ne parte pas, il y a de la joie pour tout le monde.

    Cet été 2022, soyez attentif à cette disposition personnelle: la joie des vacances, c’est dans le don et la réception, c’est dans l’ouverture à l’autre, et à ce qui vient: «  il y a plus de plaisir à donner qu’à recevoir » (Actes 20,35). François d’Assise le dira autrement dans sa prière : «  … Car c’est en se donnant qu’on reçoit, c’est en s’oubliant qu’on se retrouve … »

    Je vous souhaite de belles vacances, de belles expériences. Revenez avec beaucoup de bons témoignages à partager à la première étude biblique du mois de septembre.

     

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • Pourquoi la Pentecôte aujourd'hui?

    Pourquoi la Pentecôte pour l’Eglise aujourd’hui ?

     

    L’Eglise comme le monde aujourd’hui traverse de nombreux défis qui l’emmènent à se poser des questions sur son devenir : beaucoup de commissions de travail, très spécialisées les unes les autres, sont créées pour tenter de trouver des solutions. Dans différentes églises, ces commissions portent des noms qui mettent en avant des compétences humaines dans un monde où de plus en plus on croit en la science et en les capacités de l’homme à s’auto suffire ou à pouvoir s’en sortir tout seul. Pourtant une commission n’est pas toujours convoquée, celle qui s’occupe de la prière, celle qui permet à l’Esprit Saint de reprendre sa place dans l’Eglise, mieux encore celle qui permet d’invoquer l’Esprit Saint à l’origine de l’église qui réussit comme dans les Actes des apôtres.

    La Pentecôte célèbre la force qui fait fonctionner l’Eglise, et qui lui permet de trouver des solutions lorsque les chrétiens lui accordent sa place. Autrement dit,  l’Eglise est propulsée, non pas par les humains, mais par l’Esprit Saint souffle de vie. Voilà l’une des grandes révélations des Actes des apôtres que je me propose de partager avec vous à l’occasion de la Pentecôte. Le sujet fera l’objet d’un développement plus ample lors de l’Etude biblique du mois.

    Bonne fête de Pentecôte !

    Votre Pasteure

    Priscille Djomhoué

  • Me voici envoie-moi - mai 2022

    Me voici, envoie-moi.

    Esaïe 6,8       

    Puis j’entendis la voix du Seigneur, qui disait: qui enverrai-je et qui sera notre messager? Et je dis: Me voici, envoie-moi.

    Quarante jours après Pâques, les chrétiens célèbrent l’Ascension. Cette année, notre église l’organise de manière grandiose, en réunissant à Namur les chrétiens venus des quatre coins du pays. Profest sera alors en un seul lieu au même moment, la préfiguration du Royaume que nous sommes appelés à promouvoir, avec une intégration toujours à parfaire d’une diversité étonnante et voulue par Dieu.

    Si dans le mot Ascension on entend d’abord une montée, et particulièrement une élévation miraculeuse de Jésus-Christ illustrée par des peintures comme disparaissant dans les nuages, la réalité de ce moment n’est pas celle d’un départ stricto sensu. Nous pouvons l’entendre comme la célébration d’un passage, le passage à l’âge d’adulte. Les disciples devront donc poursuivre leur route comme des adultes, mandatés dans une mission qui se décline sous plusieurs aspects, et de manières différentes comme l’indiquent les évangiles, et le témoignent particulièrement les Actes des apôtres.

    Jésus ne quitte ni ses disciples, ni le monde, il est présent dans son Eglise et dans le monde, autrement que lors de son ministère terrestre pour soutenir les envoyés, pour les rassurer et surtout leur donner de manière renouvelée de repartir lorsqu’une crise se présente.

    Le sens de l’Ascension ne se concentre pas seulement sur l’absence physique du Ressuscité, mais sur l’attitude du chrétien face à un appel qui l’invite à s’engager, comme le firent Jadis les prophètes : Me voici, envoie-moi. 

    Au moment où nous préparons cette grande fête, ayons en idée qu’elle pourrait se comprendre aussi comme une sorte de cérémonie de fin d’initiation. Cette édition de Profest suscitera alors des prophètes pour un monde en turbulence, qui plus qu’hier en a besoin.

    Puissions-nous être sensibles à cette dimension de notre vocation.

    Votre pasteure,

    Priscille Djomhoué

  • JOYEUSES PÂQUES !!!

    Il a donné son Fils, l’unique, en sacrifice suprême pour chaque humain ait la vie!

    Cette année, les chrétiens se préparent à célébrer Pâques avec les regards tournés vers la Russie et l’Ukraine, engagés dans une guerre qui scandalise et qui déconcerte, en raison des conséquences lourdes qu’elle engendre et qui touchent les humains de tout pays, de toute catégorie, de toute race, à jamais traumatisés. Nous n’avons pas encore oublié tous les autres foyers de tension à travers le monde, ceux dont les médias ne parlent plus beaucoup aujourd’hui au Moyen Orient et en Afrique.

    En Russie et en Ukraine, tout commence au moment où nous nous préparons à célébrer le geste suprême de Dieu qui a donné son Fils bien aimé en sacrifice ultime, lequel a pris sur lui, la violence la plus abjecte pour que plus personne ne puisse encore la subir et, pour que le monde soit transformé en ce Royaume dans lequel tous.tes se reconnaissent en tous.tes, partageant tout et profitant des joies de la création tout en l’entretenant.

    Que l’on soit proche ou loin de ces deux pays, personne n’est à l’abri des conséquences de cette guerre : en priant notre Dieu pour que le dialogue fructueux prenne le pas sur la violence, nous louons les initiatives des personnes et des Etats pour accueillir les innocents qui se retrouvent au cœur d’une guerre qu’ils ne comprennent pas. Et nous nous indignons face aux nouvelles que nous rapportent les médias, du racisme qui se révèle au moment d’accueillir des personnes qui fuient la mort : toutes innocentes, mais certaines coupables de la couleur de leur peau. La guerre est un ennemi commun à l’humanité, et nous sommes convaincus de la nécessité de faire monter ensemble nos prières vers le Seigneur, et de joindre toutes nos mains en action, pour que la méchanceté, la haine et la misère ne prospèrent pas.

    Pâques commémore une victoire, la Résurrection du Christ crucifié, le passage de la mort à la vie ; pour nous accompagner pendant ces moments difficiles, le psaume 37 est une bonne indication. Il expose, et explose  le succès apparent des méchants, et place en bonne position la condition du juste souffrant, qui va retrouver sa paix dans un ensemble de recommandations. C’est cette sagesse de Dieu qui rassure, c’est en même temps un plan d’action pour expérimenter la paix qui dépasse toute compréhension, et surpasse les situations difficilement surmontables. « Ne t'enflamme pas contre les méchants, ne fais pas de zèle contre les criminels, car ils se faneront aussi vite que l'herbe, et comme la verdure, ils se flétriront. » (Ps 37,1-2)

    Joyeuses Pâques !!!

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • Vers la célébration de la passion et la Résurrection du Christ

     

    Le 2 mars 2022 commence le Carême ; nous entrons ainsi dans la période qui prépare la célébration de la passion et la Résurrection du Christ. Que faut-il savoir, pour quelle implication pratique dans notre spiritualité?

    La mort de Jésus est interprétée comme un sacrifice, « car le Fils de l'homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Marc 10,45). Voir aussi (Galates 1,4:Romains4,25;5,8; 8,32; Ephésiens5,2; 1Corinthiens15,3: Matthieu20,28; Marc14,24; 1Pierre2,21-24. 

    Jésus est alors perçu pour le chrétien, comme le sacrifice ultime qui met fin aux sacrifices d’animaux. Dans ces conditions, peut-on encore parler de sacrifice après que les chrétiens se soient séparés de la synagogue ? Autrement dit y a -t-il une dimension sacrificielle dans la vie du chrétien aujourd’hui? Si oui quel est son sens ?

    L’Eglise est faite des disciples du Christ ; le disciple c’est l’élève, c’est quelqu’un qui reçoit et qui adhère aux enseignements d’un maître pour les appliquer. Le chrétien en tant que disciple a vocation à suivre les pas de son maître, à poursuivre sa mission. Or la mission du Christ, fondamentalement est basée sur le don de soi, une matérialisation de l’Amour qu’il incarne. Aucune vocation chrétienne ne peut donc de départir de l’amour, et surtout du don de soi, du sacrifice. Seulement, comment comprendre le sacrifice auquel doit consentir le chrétien, après le sacrifice ultime que Jésus a fait de sa vie ?

    Le sacrifice sans lequel toute vie de chrétien n’est pas accomplie ne s’entend ni comme un masochisme ni comme un sadisme : il ne s’agit pas de se faire souffrir ou encore de faire souffrir l’autre, au contraire il est question en pratique, de vivre les enseignements du maître de manière à garantir ou à se redonner sa dignité, ainsi que celle du prochain quel qu’il soit. Voilà pourquoi dans l’église et dans la vie du chrétien, aucune raison ne peut justifier une souffrance perpétrée ou occasionnée volontairement sur soi ou sur l’autre, comme condition à une quelconque communion avec Dieu.

    Par la foi, par le baptême, les chrétiens deviennent « participants du Christ » (Hébreux 3,14). Ils sont un peuple sacerdotal chargé de faire de leur vie un « sacrifice spirituel » (1 Pierre 2,4-10). Le sacrifice est donc cette vie de foi et de témoignage rendu au Christ au quotidien (Philippiens 2,17 ; Hébreux 13,15). C’est une vie de partage et d’entraide avec les frères et sœurs qui sont dans le besoin (Hébreux 13, 16), à l’exemple de Paul qui organise la collecte en faveur des frères de Jérusalem qui souffrent de la famine.

    En demandant aux frères de s’offrir comme sacrifice [«  Offrez-vous vous-même en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu (Romains 12,1)], Paul  voudrait simplement dire que la vie du chrétien doit produire ce qu’il a appelé les « fruits de l’Esprit » : l’amour, la qualité du rapport à l’autre, le pardon, la réconciliation, la justice sur les plans (y compris les justices économique, sociale, culturelle, raciale, tribale etc.)

    Faire de sa vie une pratique de la justice et de la miséricorde est possible grâce à l’action de l’Esprit Saint qui est à l’œuvre dans la vie du chrétien. Si pendant le carême le chrétien prie, jeûne, partage et pardonne, il faut bien comprendre qu’il ne s’agit pas de le faire seulement pendant cette période qui va du 2 mars jusqu’à la crucifixion. Ce cours temps invite au ressourcement, ce temps de préparation permet au chrétien de réfléchir sur sa vocation, de l’évaluer, et de prier pour que l’Esprit Saint le régénère de telle sorte que sa vie toute entière, au quotidien, soit un carême ou un jeûne au sens du prophète Esaïe : « Voici le jeûne auquel je prends plaisir: détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l'on rompe toute espèce de joug; partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable. » (Esaïe 58,6-8)

    Que la grâce de Dieu vous accompagne!

    Pasteure Priscille DJOMHOUE