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  • Joyeuses Pâques 2024 !!!

    En route vers Pâques : Oser encore parler de sainteté dans l’Eglise ?

    S’il y a un mot devenu tabou dans la chrétienté post moderne, c’est celui de sainteté ; pourtant, c’est essentiellement ce pour quoi nous nous engageons lorsque nous devenons chrétiens. Faudrait-il encore se poser la question de savoir si christianisme rime avec sainteté ? La préoccupation ne se situe pas à ce niveau, car tout est si bien dit dans la Bible, Rechercher la sainteté est une recommandation: « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lévitique 19, 2). Cette nécessité est reprise en écho par Jésus: « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mat 5, 48). Le Carême se présente donc comme une période du temps liturgique pendant laquelle le chrétien est invité à réfléchir et à chercher la sainteté. Mais, c’est quoi la sainteté ?

    Pour le dire simplement, la sainteté, n’est pas une question de perfection stricto sensus ou de performance, car il me semble que l’humain ne détient ni l’instrument, ni le critère véritable de sa mesure ; Platon aurait donc raison de penser que la perfection se trouve dans un monde qui n’est pas le nôtre, un monde auquel nous n’avons pas accès tant que nous sommes dans cette chair. Par conséquent humainement parlant, nous nous faisons une idée de la perfection, sans en connaître vraiment les contours. Voilà la raison pour laquelle, il faut rester humble et s’en remettre à celui qui est parfait.  La sainteté sera donc l’union au Christ à laquelle tous les baptisés sont appelés ; c’est une affaire d’accueil et d’amour, une expérience de la miséricorde et de la grâce divine. C’est un amour reçu du Christ et donné au Christ et au prochain. Les fruits qui témoignent de la sainteté dans la vie du chrétien sont : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi » ( Ga 5, 22b et 23a).

    Le christianisme institution, comme d’autres institutions humaines est en lutte. Il se bat pour sa survie, pour rester vivant et utile. Mais son véritable défit, c’est de retrouver au cœur des confusions multiples, son essence, cette flamme qui ne s’éteint pas. Mais prononcer le mot sainteté convoque aussi bien de la part du chrétien que du non chrétien, une réaction allergique. « Non, je ne suis pas parfaite, faudrait pas me demander d’être parfaite, je préfère rester comme je suis. » Un discours qui arrive toujours comme une scie, pour couper la branche sur laquelle sont assis les chrétiens, (et par ricochet l’humanité qui ne se réalisera pas parfaitement sans se référer à celui qui est parfait et qui l’a créé). Pourtant l’essence du christianisme c’est bien de courir vers la perfection, même s’il est clair que la perfection est un but que nous atteindrons lorsque nous ne serons plus dans l’enveloppe charnelle qui nous porte :

    Non que j'aie déjà obtenu tout cela ou que je sois déjà devenu parfait ; mais je m'élance pour tâcher de le saisir, parce que j'ai été saisi moi-même par Jésus Christ. 13 Frères, je n'estime pas l'avoir déjà saisi. Mon seul souci : oubliant le chemin parcouru et tout tendu en avant, 14 je m'élance vers le but, en vue du prix attaché à l'appel d'en haut que Dieu nous adresse en Jésus Christ. 15 Nous tous, les « parfaits », comportons-nous donc ainsi, et si en quelque point vous vous comportez autrement, là-dessus aussi Dieu vous éclairera. (Philippiens 3, 12-15)

    Nous sommes en route vers Pâques, et notre ADN en tant que chrétien c’est de se préparer en prêtant attention à notre sanctification. Comme Jésus qui est conduit au désert pour être testé par le même Esprit qui est tombé sur lui à son baptême (Dès qu'il fut baptisé, Jésus sortit de l'eau. Voici que les cieux s'ouvrirent et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu'une voix venant des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu'il m'a plu de choisir. » (…) Alors Jésus fut conduit par l'Esprit au désert, pour être tenté par le diable. (Matthieu 3,17- 4,1) le chrétien a besoin de faire ses preuves, et de revoir la manière selon laquelle il pratique sa foi et fait ses choix dans les méandres d’une vie qui de plus en plus soumet aux épreuves les plus hardis.

    Il faut s’assumer, il faut combattre le bon combat qui est d’oser cheminer dans la direction de la perfection, du bien, de l’humanisation, du refus de toute sorte de choses qui rendent esclave d’une promesse de richesse, de biens et de pouvoir gratuits ; esclave des décisions, d’actions qui détruisent au lieu de construire, esclave de ce qui fait du mal au lieu de procurer du bien, esclave de ce qui trouble au lieu d’apporter la paix : c’est une vocation, et c’est un défis que d’aspirer à la sanctification. Ce n’est pas un péché, cela ne relève pas du dogmatisme, mais au contraire de la réalité de la foi chrétienne qui justement n’est ni une idéologie, ni une philosophie mais une vie.

    Pendant cette période du carême, que le Seigneur vous mette à coeur de travailler à votre régénération de telle sorte que la célébration de la Résurrection de Jésus à Pâques soit pour vous aussi une résurrection, un renouvellement, un nouveau départ nourrit de l'énergie qui découle des fardeaux que vous avez décidé de déposer pendant votre marche vers la perfection.

    Que l’Esprit de Dieu se tienne à vos côté, pour marcher jusqu’à l’aube de Pâques.

    Joyeuses Pâques !

    Priscille Djomhoué, Pasteure

  • Quel beau cadeau!

    Quel beau cadeau!

    N’avons-nous pas besoin aujourd’hui plus qu’hier, de nous approprier ce beau cadeau ?

    N’avons-nous pas besoin d’entendre une AUTRE NOUVELLE, une Bonne Nouvelle, dans la grisaille des journées monotones du printemps, de l’été, de l’automne et de l’hiver ? Depuis quelques années, quelle que soit la saison, le symbole spécial auquel elle renvoi ne semble plus emballer ou porter les humains : le soleil ne dissipe plus nécessairement l’anxiété ; les lumières des bougies multicolores et parfumées n’arrivent plus à camoufler la grisaille hivernale et enivrer riches, moyens ou pauvres ;  les villes sont comme d’habitude déjà parées, mais le climat médiatique particulièrement anxiogène l’emporte et contamine pratiquement tous les secteurs de la vie.

    Pourtant il y a une possibilité, celle de s’assurer que pour soi, un climat de sérénité est possible : il est possible de ménager pour soi, un climat de joie, de paix et d’espérance à partager pour faire revivre la magie de noël. Il manque alors juste deux ingrédients : la motivation et l’engagement qui permettent de retrouver dans les fondements de noël, cette petite chose, aussi petite que le grain de poussière, qui a été rejeté ou négligé. Les fastes, les manières, les programmes ménagés, les grandes organisations sont des ingrédients, mais pas cet élément déterminant. Les humains imaginatifs et talentueux savent organiser de grandes célébrations, mais l’effet s’estompe aussi rapidement parce qu’il manque cet élément immuable et permanent, qui illumine de l’intérieur en transformant la vie à l’extérieur. Jean parlait déjà de la situation du monde qui refuse de recevoir la lumière :

    La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré l'obscurité à la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises. En effet, quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de crainte que ses œuvres ne soient démasquées. (Jean 3,19-20)

    Le Christ est cette Lumière qui enjolive toutes les personnes qui se laissent habiter par Elle : il leur permet aussi de dompter efficacement, comme la lumière englouti les ténèbres, les défis oh combien immenses du monde présent.

    Le Christ nous invite à nous approprier Sa lumière, il nous invite à la fête, une fête qui dure plus que le temps de noël. Le 17 décembre 2023 à 10h, il nous convie tous et toutes à Gembloux, à une célébration dont il est le maître de cérémonie. Il y aura beaucoup de lumière et de parfum, il y aura aussi beaucoup de chaleur autour de la raclette communautaire arrosée de boisson de noël, et accompagnée de contes, de scénettes et de jeux.

    Venez avec beaucoup d’amour à partager, et avec la disposition d’en recevoir pour toute l’année 2024 et bien plus !

    JOYEUX NOËL !!!

    Priscille Djomhoué, Pasteure

  • "Se réformer sans cesse"

    En octobre nous pensons à la Réforme Protestante. La réforme s’entend comme le changement que l’on apporte afin d’obtenir de meilleurs résultats. Pour les protestants, c’est la conséquence qui a suivi l’audace de nombreux chrétiens depuis la nuit des temps, lequel consistait à se lever contre les dérives des lectures des Saintes Ecritures et du gouvernement de l’institution religieuse. Malheureusement ou heureusement, elle s’est soldée non pas par un changement à l’intérieure mais par la séparation d’avec l’église catholique romaine, et la naissance de ceux qu’on a appelé protestants.

    En effet, la grogne des fidèles (silencieuse ou exprimée) qui ne s’est jamais arrêtée a connu son point culminant le 31 octobre 1517, lorsque Martin Luther affiche 95 thèses sur les portes de la chapelle du château de Wittenberg. Nous n’oublions pas tous les pré-réformateurs, et tous les chrétiens qui ont payé de leur vie, leur courage de contester un ordre à leurs yeux contraire à la parole de Dieu.

    Dieu merci, l’un des principes des protestants, c’est « se réformer sans cesse ». Les confusions que l’on observe dans un monde en pleine mutation ont des répercussions importantes dans l’Eglise qui elle aussi passe par des crises. Est-ce que le moment n’est pas venu pour l’Eglise de Jésus-Christ, de se reposer des questions sur les fondamentaux de la foi chrétienne, avant de réfléchir sur la manière selon laquelle elle doit les reformuler de manière à apporter une réponse adéquate à la crise qu’elle traverse aussi bien sur le plan spirituel qu’institutionnel?

    Plusieurs approches sont développées:

    • On part de l’évolution de la société pour adapter la foi chrétienne et le gouvernement de l’église, en essayant de mimer l’organisation structurelle du monde séculaire: le risque, c’est de s’éloigner de l’objectif et surtout de présenter une foi qui n’a plus d’intérêt. Les enfants, les hommes et les femmes accablés par un monde rude viennent chercher refuge dans l’Eglise. Ils viennent surtout chercher dans l’église, ce que le monde ne leur donne pas.
    • On part d’une lecture littérale des Ecritures, et on veut faire appliquer à la lettre ce qui est écrit. Le risque est encore plus grand, d’essayer d’appliquer ce qui n’est pas compris, car plus de 2000 ans nous séparent de ce qui est écrit, et qui est perçu littéralement. L’effort de lecture et de compréhension de la Parole est une nécessité si on la veut saisir. Il faut alors se poser la question de savoir ce qu’on recherche : la lettre de l’écrit, ou la Parole de Dieu ?
    • On part aussi de ses désirs personnels, et on choisit des extraits de textes coupés de leurs contextes pour faire valider ce qu’on voudrait pour soi-même : on essaie d’ « adapter »; la Bonne Nouvelle doit s’appliquer à tous, et pour la gloire de Dieu. La dimension communautaire de la foi chrétienne n’est pas optionnelle, et ce qui est Bonne Nouvelle pour moi l’est aussi pour mon prochain. Il n’y a pas d’églises et de chrétiens privilégiés ; les assemblées qui se constituent au nom de Jésus-Christ rassemblent des personnes qui s’acceptent mutuellement, comme le fait Christ dont ils sont des disciples.

    Comment poursuivre la réformation de l’Eglise de Jésus-Christ pour qu’elle travaille efficacement à promouvoir le Royaume promis auquel nous aspirons?

    Il n’y a pas de recette miracle. Mais l’importance de revenir aux fondamentaux de la foi chrétienne, et de réfléchir sur sa reformulation est signalée. L’enjeu est l’obéissance : l’obéissance et la fidélité à un engagement de suivre le Christ et de faire SON œuvre. Si nous devons reformuler la Bonne Nouvelle, c’est pour qu’elle reste Bonne Nouvelle, pas pour une élite, mais pour tout le monde, pour la création toute entière. Voilà pourquoi l’Eglise de Jésus-Christ, en ce siècle de confusion est plus que jamais interpelée.

    Que nos lectures de la Parole de Dieu nous poussent, avec l’éclairage de l’Esprit Saint, à agir pour que notre communauté, notre église et le monde soit le reflet du Royaume que nous attendons.

    Bonne fête de la Réformation

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • JOYEUSES PÂQUES 2023 !!!

    Un Sauveur pour aujourd’hui, et pour toujours

    Quel traumatisme pour des disciples qui avaient trouvé assurance auprès de Jésus, et qui avaient mis en lui toute leur confiance pour avancer vers un avenir de rêve? Tout s’est écroulé pour eux ce vendredi, lorsque s’est réalisée une information qu’ils avaient pourtant reçue de Jésus, mais qu’ils n’avaient ni entendue, ni intégrée.

    Apeurés, les disciples se sont fermés. Se fermer est une attitude de protection que l’organisme humain, que les animaux, et même les plantes adoptent lorsque survient une agression extérieure - mais le geste de repli sur soi physique peut s’accompagner aussi d’une fermeture psychologique et spirituelle, voire de la mort - ; nous comprenons donc pourquoi certains disciples s’étaient rassemblés en un lieu clos ( Jean20,19) - un peu comme pour mutualiser leurs forces et le peu de courage qui leur restait - et d’autres avaient repris le chemin du retour dans leur village à Emmaüs, signifiant ainsi que l’aventure s’est achevée et qu’ils doivent désormais se reconnecter avec leur ancienne vie. (Luc24, 21-24)

    Pourtant, tout n’était pas fini !

    Christ est Ressuscité! Il est le premier né d'entre les morts (Ap1,5). La résurrection est donc une promesse certaine pour tout le monde, car dès ses apparitions, il redonne la vie aux disciples, les relevant du traumatisme du vendredi. ainsi, chacun se remet à sa manière avec des intensités variables: le disciple bien aimé, en voyant le tombeau vide croit (Jean20,8). Marie elle croit lorsque el Seigneur appelle son nom (Jean20,16). Les disciples doivent voire le Seigneur Ressuscité (Jean20,20). Thomas veut toucher du doigt les plaies de Jésus (Jean20,25). Les gens ont des besoins différents, , et ils trouvent différentes voient vers la foi.

    Au moment où tout semble perdu, le Ressuscité s’approche et prononce le mot qui dissipe toute crainte, toute obscurité, et qui remet toute chose en ordre : « Que la paix soit avec vous! » (Jean 20,19c). A ces disciples effrayés, Jésus donne sa paix, comme il l'a promis (Jean14,27). Les disciples auront la paix malgré la persécution par un monde qui les haïra comme il hait Jésus (Jean15,18-25). 

    Au-delà d’une vision du monde matérialiste

    Nous croyons en la Résurrection des morts (le crédo), mais il nous sera impossible de comprendre ce que nous confessons si nous restons figés à notre conception  matérialiste du corps humain et du monde. La Résurrection n’est pas une récompense, et il ne sera pas possible de découvrir rationnellement de quelle manière Dieu l’a faite, car Dieu, nous essayons au quotidien de Le connaître et à Le comprendre ; Il se dévoile de différentes manières, en fonction de la personne qui s’ouvre à son appel, et dans ses expériences de la vie, lesquelles varient selon les situations, en donnant lieu à de manières encore renouvelées et différentes de l’Expérimenter et de l’exprimer. Nous comprenons le pourquoi de la multitude des confessions de foi, qui traduit les différentes manières selon lesquelles Dieu se révèle aux humains en situation. Comment donc comprendre Dieu si nous ne nous ouvrons pas à l’amour des autres dans leurs diversité physique, culturelle etc.? Comment être au bénéfice de cette résurrection en fabriquant des barrières ?

    Comprendre la Résurrection, c’est transcender notre vision matérialiste pour ressusciter déjà ici sur terre, des cauchemars et défis de la vie qui risquent nous amener à verrouiller nos portes aux autres, et à tout. La Résurrection, c’est une conviction qui permet au chrétien de vivre sa foi au présent, de croire dans l’action du Christ aujourd’hui, capable de transformer la vie, et de la colorer.

    Christ est Ressuscité, Alléluia !

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • Commémoration de l'invasion de l'Ukraine

    Méditation délivrée le 24 février 2023, lors de la consultation sur le Repas du Seigneur à Hildesheim en Allemagne

    Deutéronome 30, 15-20

    15 Vois : je mets aujourd'hui devant toi la vie et le bonheur, la mort et le malheur, 16 moi qui te commande aujourd'hui d'aimer le SEIGNEUR ton Dieu, de suivre ses chemins, de garder ses commandements, ses lois et ses coutumes. Alors tu vivras, tu deviendras nombreux, et le SEIGNEUR ton Dieu te bénira dans le pays où tu entres pour en prendre possession. 17 Mais si ton coeur se détourne, si tu n'écoutes pas, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, 18 je vous le déclare aujourd'hui : vous disparaîtrez totalement, vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où tu vas entrer pour en prendre possession en passant le Jourdain. 19 J'en prends à témoin aujourd'hui contre vous le ciel et la terre : c'est la vie et la mort que j'ai mises devant vous, c'est la bénédiction et la malédiction. Tu choisiras la vie pour que tu vives, toi et ta descendance, 20 en aimant le SEIGNEUR ton Dieu, en écoutant sa voix et en t'attachant à lui. C'est ainsi que tu vivras et que tu prolongeras tes jours, en habitant sur la terre que le SEIGNEUR a juré de donner à tes pères Abraham, Isaac et Jacob.

    Il y a un an jour pour jour, on apprenait par les médias que la Russie menait des opérations spéciales. Par la suite, nous avons réalisé que c'était le début d'une guerre qui pourrait embraser le monde. Nous prions particulièrement pour l'Ukraine ce matin et, en tant que chrétiens, nous n'oublions pas les milliers d'innocents qui sont également touchés en Russie, ainsi que ceux qui souffrent des guerres en Afrique et dans le monde entier.

    Quelles que soient nos différentes croyances ou traditions religieuses, nous sommes unis ici dans notre désir de mettre fin à la guerre en Ukraine. Quelle que soit la violence qui arrive à une personne, cela compte pour nous. Ce qui se passe actuellement en Ukraine nous concerne tous, quelles que soient la religion, la confession, la culture et l'ethnie.
    Le Dieu de paix, le commencement et la fin de tout est là pour nous rappeler que Jésus est venu nous donner l'espoir, l'assurance et la paix.

    Dans notre texte de méditation, les Israélites sont à Moab, à l'est de la mer Morte. Ils ont erré quarante ans dans le désert sous la direction de Moïse et font face à deux changements importants. Le premier est que Moïse mourra bientôt, sans être entré dans la Terre Promise. Le second est que le peuple traversera bientôt le Jourdain pour entrer dans la Terre Promise. Tout au long du livre du Deutéronome, Moïse leur donne sa sagesse de lit de mort.

    Il appelle les israélites à un renouvellement de l'alliance avec Yahvé et leur rappelle le voyage miraculeux qu'ils ont fait d'Egypte à Moab. Il leur rappelle l'idolâtrie des nations qu'ils avaient traversées et les avertit que le Seigneur punirait les idolâtres.
    Les Israélites sont invités à retourner vers le Seigneur (30,2) afin que le Seigneur rétablisse leur fortune (30,3). Moïse promet que le Seigneur les conduira dans la Terre Promise (30,5) circoncira leurs cœurs (30,6) et maudira leurs ennemis (30,7). Il les bénit. Plus important, les commandements du Seigneur sont à la fois accessibles et réalisables (30,11-14), et rien ne les empêcherait de recevoir les bénédictions que le Seigneur avait en réserve pour eux.
    Au moment même où il s'adresse au peuple, il y a une décision urgente à prendre car ce peuple est mis devant un choix : la vie et le bien d'un côté, la mort et le mal de l'autre. « Vois je mets aujourd'hui devant toi la vie et le bohneur, la mort et le malheur » (v. 15). "Aujourd’hui" est le jour pour décider pour le Seigneur, le jour pour choisir la vie, le jour pour recommencer. Quelqu'un qui remet à demain des décisions importantes sera tenté de les reporter à d'autres lendemains ; des lendemains qui ne viendront peut-être jamais. Moïse expose clairement les possibilités. Le peuple peut choisir la vie et la prospérité ou il peut choisir la mort et l'adversité. Il n'y a pas de juste milieu.

    Mais si ton cœur se détourne, si tu n'écoutes pas, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, 18 je vous le déclare aujourd'hui : vous disparaîtrez totalement, vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où tu vas entrer pour en prendre possession en passant le Jourdain. (V17-18)
    Comme nous le verrons plutard, le culte des idoles sera une tentation constante pour les Israélites une fois qu'ils entreront dans la Terre Promise : lorsque la sécheresse menace leurs récoltes, ils seront tentés de s'agenouiller devant Baal, le dieu cananéen de la pluie ou de la fertilité. Ils verront leurs voisins cananéens garder chez eux des idoles sculptées et seront tentés de faire de même. Lorsqu'ils seront emmenés en exil en Babylonie, ils seront tentés de croire que le dieu babylonien, Marduk, est plus puissant que Yahvé. Oui l'idolâtrie sera toujours une tentation.
    Nous aussi, sommes constamment tentés par l'idolâtrie. Peu d'entre nous sont susceptibles de fabriquer une idole sculptée et de s'incliner devant elle, mais nous sommes tentés de mettre d'autres choses à la première place dans nos cœurs. Et l'une des choses qui occupent la première place dans notre cœur aujourd'hui, c'est la guerre.
    L'humanité semble être sous l'influence d'un dieu spécial qui est la guerre. Le monde est plié sous de multiples guerres. Et la guerre est le nouveau dieu auquel les humains croient, encore plus que le Créateur. Les États et les humains louent et offrent de nombreux holocaustes au dieu de la guerre : Les armes sont plus importantes que la vie. Les films de guerre ont beaucoup de succès, et il n'y a pas de limites à ce que les enfants peuvent regarder : par conséquent, à l'école primaire, ils peuvent utiliser des armes pour menacer leurs professeurs et camarades de classe. Dans tous les camps, pour les belligérants, le budget de guerre est plus important que celui consacré à la lutte contre la pauvreté et les maladies.
    Moïse décrit deux conséquences auxquelles il faut s’attendre lorsqu’on se prosterne devant d'autres dieux. Sous l'influence d'autres dieux, son peuple périra, et il ne vivra pas longtemps dans la Terre Promise.
    Aujourd'hui, l'humanité tout entière est de plus en plus menacée d'extermination avec cette guerre en Ukraine. Malheureusement, de nombreux chrétiens jouent comme des supporters d'une équipe de football contre une autre, se renvoyant des balles, et oubliant de se poser la question de savoir ce que Jésus aurait fait dans cette situation particulière en Ukraine. Comment trouver le chemin de la vie et du bien dans cette situation qui inquiète l'humanité ?
    Nous sommes réunis au pays de Karl Barth, ce théologien protestant le plus influent du XXe siècle, cet homme public et cette sentinelle qui a expérimenté la 2e guerre mondiale; en pensant à son travail, je voudrais nous inviter à méditer sur une question qui n'a cessé de m'envahir depuis le début de cette guerre : quelle est la vocation du chrétien, quelle est la vocation de l'Église, où est l'Église? Amen.

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • Pour qu'ils soient un!

    « pour qu'ils soient un comme nous sommes un » (Jean 17,11b).

    La mise en place du mouvement œcuménique au XIXe siècle avait une seul préoccupation, celle de vivre la parole de Dieu en rendant manifeste cette volonté ardente du Christ de garder l’unité de ses disciples qu’Il s’est acquise. La prière du Christ n’est pas une demande qui doit être exaucée dans le futur, car cette unité est une réalité qu’il faut arborer. Il y a dans sa prière une invitation précise adressée à ses disciples, laquelle consiste à faire une démarche concrète, un déplacement physique et psychologique nécessaire pour entrer dans ce projet d’unité pour lequel il a déjà été exaucé par son Père.

    Le mouvement œcuménique s’est alors efforcé de rassembler les dénominations sur le plan organisationnel pour rendre visible d’une part leur appartenance au corps du Christ, et d’autre part le témoignage de l'Église. C’est un premier pas. L'unité pour laquelle Jésus prie, cependant, est plus profonde ; il ne s’agit pas de se retrouver physiquement ensemble quelques moments de l’année, autour de quelques préoccupations commune ; les confessions sont conviées par-delà leurs divergences, à une unité de cœur et de but. Il faut alors courageusement ouvrir les yeux sur les désunions au sein des dénominations, dans les communautés et parmi les chrétiens pris individuellement, de telle sorte que les pensées et les pratiques (rituels), si différentes soient-elles, ne soient plus sources d’éloignement. En effet, nos différences sont des couleurs qui égaient, qui surprennent constamment, et nous sortent de la monotonie qui risque de rendre nos pratiques fatigantes. Le même Christ se manifeste dans la diversité.

    Les chrétiens de certaines confessions travaillent déjà ensemble sur les plans théologique, spirituel et social : il y a même eu sur le plan structurel et organisationnel des fusions concrètes pour former des Eglises Unies. Mais tout commence au niveau individuel : la semaine de l’unité interpelle aussi les chrétiens, à cesser de se battre les uns contre les autres, pour orienter leur combat vers le mal, la souffrance, la misère, la maladie, la violence, la morosité, l’ennuie etc., « Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. Ephésiens 6,12.

    Derrière la semaine de l’unité des chrétiens, il ne s’agit pas de demander à Dieu une unité qui tomberait du ciel, mais de se mobiliser physiquement, psychiquement, socialement, racialement, à la rencontre de l’autre, au nom du Christ dont nous formons le corps. C’est beaucoup plus une question d’obéissance que de spéculation sur la normalité ou pas de ce qui nous différencie, car ce qui nous différencie n’est pas le problème.

    La nature ne nous apprend-elle pas beaucoup à ce sujet ? Le psalmiste avait vu juste ! La beauté, c’est dans l’ouverture : nous ne saurions jamais admirer la beauté entière d’une rose ou d’une fleur qui ne s’ouvre pas. C’est lorsque la fleur s’ouvre, qu’elle déballe toute la splendeur de ses couleurs: s’ouvrir et s’épanouir ? Se fermer et se crisper ?

    Pasteure Priscille Djomhoué

  • MEILLEURS VOEUX !!!

    Durant l’année 2022 qui s’achève demain, nous n’avons pas vu les choses se dérouler exactement comme nous le souhaitions: sur le plan sanitaire la pandémie ne nous a pas quittés, et nous trainons encore des maux et des bobos physiques et psychologiques ; sur le plan sécuritaire la violence, les discriminations, le repli sur soi et les guerres se multiplient ; sur le plan économique l’inflation augmente la pauvreté et la misère, et la vie ne se déroule plus comme par le passé. Toute cette situation ne nous rassure pas quant à l’avenir. Mais tout n’est pas perdu.

    Nous avons célébré Noël pour nous rappeler que le Christ habite parmi nous ; il chemine avec nous et Il partage nos joies et nos peines. Nous avons besoin de discernement pour voir qu’au-delà d’une grande médiatisation de mauvaises nouvelles, il se passe de bonnes choses pour lesquelles nous devons être reconnaissants, concernant des situations qui nous sont étrangères, comme celles qui dépendent de nous: par exemple si la pandémie perdure, la Science et la médecine ont évolué de telle sorte que les cas extrêmement graves ne sont plus légions, et les personnes âgées de plus en plus s’en sortent sans complications. Aussi, en tant que chrétien.nes, des solutions aux mésententes, et aux incompréhensions dépendent de notre volonté personnelle d’avancer, et de notre obéissance au Seigneur qui nous recommande pardon sans fin; Alors Pierre s'approcha et lui dit: "Seigneur, quand mon frère commettra une faute à mon égard, combien de fois lui pardonnerai-je? Jusqu'à sept fois? " Jésus lui dit: " Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois.(Matthieu 18, 21-22).

    Au début de cette nouvelle année, il y a de bonnes raisons d’espérer et de redoubler de bonne volonté dans des gestes et des actions porteurs, tout en se rappelant que dans une certaine mesure, « le succès n’est pas l’absence d’échec, mais consiste à passer d’échec en échec sans perdre d’enthousiasme.» (Winston Churchill)

    Il faudrait alors se soustraire à l’habitude d’égrainer uniquement la liste des malheurs - au point de les laisser nous gouverner- en les confiant au Seigneur ; et placer la louange au premier plan de notre vie (Psaume 150). Puis, partager nos petites lumières : des gestes d’amour, de reconnaissance pour ce qui fonctionne tout de même, et de solidarité: Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière (Esaïe 9,1)

    Je vous souhaite de tout coeur mes voeux les plus chaleureux pour une année bénie de Dieu: qu ele Seigneur veille sur vous, qu'Il vous accorde pendant ces fêtes la joie et la paix, et qu'elles vous accompagnent tous les jours de l'année nouvelle.

    BONNE ANNEE !!!

    Pasteure Priscille Djomhoué

    J

  • Noël, opportunité de paix sur la terre !

    Noël, opportunité de paix sur la terre !

    Avons-nous seulement de bonnes raisons de célébrer noël cette année, au moment précis où nous sommes crispés, frileux, et peureux de mettre la chaudière ou le radiateur en marche, inquiets de ne pas pouvoir festoyer comme autrefois, et ce pour plusieurs raisons qui sont aussi bien d’ordre économique que sécuritaire? Dans un monde en proie aux guerres et à la violence, comment l’enfant Jésus peut-il être le Dieu tout puissant et l’incarnation de la paix?

    L’enfant Jésus dont nous préparons la célébration de la naissance, c’est la main tendue de Dieu à l’humanité pour la sauver. Jésus a pris sur Lui la misère du monde, pour nous donner la joie ; par sa venue, Dieu adresse à chaque humain, une invitation à entrer dans une joie qui ne s’acquiert pas comme nous la concevons mais qui est parfaite ; au-delà du chaos apparent qu’expérimente l’humanité, il y a une espérance à saisir (Jean 14,27) : la situation peut changer, si les humains le veulent.

    Jésus est né, non pas dans un hôpital, ni encore moins dans une maison, mais dans une étable (on fait avec ce qu’on a sous la main, même si ce n’est pas ce qu’on désire : résilience), et pas de la main d’une sage-femme (face à nos limites, se dresse la présence de Dieu). Joseph et Marie avaient-ils seulement une layette conséquente alors qu’ils se déplaçaient pour un recensement (Luc2, 1-20)? Le froid doit avoir été une épreuve pour le nouveau-né, et pour les parents. Il y avait certainement la tendresse d’une maman et d’un papa, il y avait aussi probablement de la paille, et la chaleur des animaux (la nature pourvoie ; il faut la chérir et  la préserver, elle qui  est source d’inspiration et de protection immense).

    L’enfant Jésus reçoit la visite de deux catégories d’hommes, lesquels  représentent  deux statuts extrêmes de la société : les bergers et les mages, autrement dit les  illettrés et les intellectuels de l’époque. Ils sont pourtant dans leurs statuts respectifs, et face à l’enfant Jésus, le symbole de l’humilité, de la simplicité et de l’obéissance au service d’une fraternité qui déborde leurs contextes, leurs cultures et leurs nations. Ils sont en effet la promesse pour les humains, d’une nouvelle manière de développer les rapports les uns avec les autres.

    Ces bergers et mages expérimentent leurs vies quotidiennes faites de joie et de défis, lorsqu’ils entendent un message qu’ils considèrent comme prioritaire: l’enfant qui est né, est une promesse de vie. C’est l’Immanuel, Dieu avec nous. La lumière a jaillit des ténèbres (Jean1, 5), Jésus est le Prince de paix (Esaïe 9,5), celui qui vient établir toute justice (Romains 3,22): la justice et la paix, n’est-ce pas ce à quoi nous aspirons le plus en ce moment?

    Les Bergers et les Mages se sont tout de suite mobilisés vers le Prince de paix. Qu’est ce qui nous mobilise en priorité dans notre quête de sens, et qui nous emmène à prendre une pause face à nos préoccupations individualistes, qu’est ce qui nous pousse à mettre nos aspirations quotidiennes personnelles entre parenthèse au profit d’une quête collective et altruiste dont les conséquences sont finalement bénéfiques aussi pour soi? Quelles dispositions de recueillement prenons-nous dès à présent, pour nous enrichir et progresser (Matthieu 5, 3-16) pendant cette période qui va de l’Avent à la célébration, et qui auront un impact sur notre vie ainsi que sur celle de notre prochain? Quel est aujourd’hui pour le chrétien et la chrétienne, le sens de noël que nous ne devons plus nous priver de célébrer, avec le regard tourné vers ce qui nous rapproche (et non ce qui nous éloigne) de l’enfant qui ouvre le chemin de la Paix?

    Jésus le Prince de paix appelle l’humanité en proie à la violence, et menacée de destruction, à se lever contre la haine et non contre les humains, et à construire des ponts et des liens de rencontre qui débordent les contextes.

    Jésus nous montre une vie remplie d'amour, de joie et de paix, et sa présence en nous produit des fruits (Galates 5,22-23). Lorsque nous sommes en paix avec Dieu et avec nous-mêmes, nos relations avec les autres en sont forcément affectées.

    Noël, c’est le manifeste de l’amour de Dieu pour l’humanité

    Noël, s’ouvrir à l’amour pour recevoir la joie et la partager

    Noël, la lumière qui brille dans les ténèbres.

    Paix sur la terre, et joie pour les personnes qui s’ouvrent à la Lumière !

    Pasteure Priscille Djomhoué